Restructurations: où en sommes-nous, après le nouveau report ? 19 juin, 3 juillet, 8 juillet, désormais
"après le 20 juillet", "dans une quinzaine ou une vingtaine de jours" (
dixit Hervé Morin), la date de l'annonce des restructurations du ministère de la Défense ne cesse d'être repoussée. Le président de la République, lors de son discours du 17 juin, l'avait promise pour
"début juillet". Ce qui coince, ce sont les mesures d'accompagnement territorial pour les collectivités locales. François Fillon a promis de dégager une enveloppe de 320 millions d'euros pour ces mesures (y compris sociales). Elles ne sont pas prêtes et, hier, les syndicats du personnel civil de la Défense ont claqué la porte d'une réunion du CTPM (comité technique paritaire ministériel), faute d'annonces.
Ces reports à répétition s'expliquent, en partie, pour des raisons de calendrier politique. La priorité de l'Elysée n'est pas la carte militaire, mais l'approbation par les parlementaires, réunis en Congrès, de la réforme de la Constitution. Or, là aussi, cela coince et l'Elysée ne veut pas mécontenter des élus de sa majorité - qui seraient touchés par des fermetures dans leur circonscriptions - à la veille de cette échéance délicate, prévue pour la fin juillet.
Malgré l'absence d'informations définitives [Je précise à toute fin utile qu'il n'y a eu aucun
briefing off sur le sujet...], voici les éléments que nous avons pu rassembler.
Armée de terre. Le document de travail interne à l'armée de terre,
dont nous avions révélé le contenu début avril, constitue bien la base des décisions à venir. Parmi les "points durs", l'avenir de deux régiments de transmissions: il semblerait que le 53 ème RT de Lunéville soit maintenu alors que le 18 ème RT de Caen, pourtant récemment créé, soit supprimé. Le RMT quitte Noyon pour s'installer sur la base aérienne de Colmar. L'avenir des deux centres d'aguerissement à la montagne (Briançon et Barcelonnette) est toujours très sérieusement menacé. Les trois régiments (16ème BC, 110ème RI et 3ème RH) toujours stationnés en Allemagne seraient rapatriés en France, dont l'un vraisemblablement à Commercy, pour compenser la fermeture du 8ème RA. Cette décision est très mal accueillie par les autorités allemandes au moment où Paris entend mettre l'accent sur la défense européenne. La localisation du 2ème RD - le régiment NRBC - ne serait pas définitivement tranchée, les autorités souhaitant le conserver pas trop loin de l'agglomération parisienne, en cas d'attaques terroristes.
Armée de l'air. Une dizaine de bases devraient fermer, le double de ce que l'armée de l'air envisageait au début de l'année. Cinq "plate-formes" accueillant des avions sont concernées: Toulouse, Reims, Colmar. Reste à trancher entre deux dilemnes : Cambrai ou Orange, Dijon ou Luxeuil ? Cinq autres bases seront fermées à terme : Taverny, Brétigny, Varennes-sur-Allier, Mont-Agel et Drachenbronn.
Marine nationale. Sauf à fermer Brest ou Toulon, il lui reste peu de choses à réduire... L'avenir de la Base aéronavale de Nîmes-Garons est l'un des seuls points délicats. La BAN devrait disparaitre en tant que telle, ce qui ne signifie pas que les marins et leurs avions quitteront le site, sur lequel pourrait s'installer un régiment de l'armée de terre.
Source secret défense