Livre blanc: le devoir de réserve s'applique-t-il au vice-président du conseil général des Hauts-de-Seine?L'interview, hier matin sur RTL, de Philippe Juvin, que l'on peut réécouter sur son blog, suscite une certaine émotion dans l'institution militaire. Alors que la DPSD (ex-Sécurité militaire) cherche qui se cache sous le pseudonyme de Surcouf et que, hier matin sur RMC, le ministre de la Défense rappellait une
nouvelle fois les militaires à leur devoir de réserve, les propos de cet élu UMP laissent à penser qu'il y a deux poids-deux mesures.
Philippe Juvin est en effet un réserviste qui sert actuellement et pour deux mois, comme officier-médecin dans l'hopital militaire de campagne français en Afghanistan. Professeur de médecine, Chef du service des urgences à l'hôpital Beaujon de Clichy (92), Philippe Juvin est également maire UMP de La Garenne-Colombes et vice-président du conseil général des Hautes de Seine. Il est un proche de Nicolas Sarkozy, qui lui a encore écrit un mot personnel la semaine dernière, a-t-on appris sur RTL.
L'engagement d'un élu de la République à servir dans la réserve (ESR), très rare, est à tout à son honneur. Mais ses propos ont laissé un goût amer aux militaires d'active qui l'ont entendu hier matin.
"Le Livre blanc a été très très salué, accueilli très favorablement par les militaires (...) Le président de la République a mis fin à l'idée folle de fantassins en grand nombre" a expliqué l'officier, dénonçant par ailleurs
"le niveau d'équipement très faible" des armées.
Or, lorsqu'un réserviste sert pour une période d'activité, par exemple en opération extérieure, il est un militaire comme un autre. Alors qu'ils ont reçu l'ordre de ne pas donner leur avis -qui pourrait être négatif- sur le Livre blanc et les 54.000 suppressions d'emplois qu'il contient, un officier en opérations proche du chef de l'Etat dit, à une heure de très grande écoute, tout le bien qu'il faut en penser.
Dans l'armée, on peut donc s'exprimer, mais à condition d'applaudir.
Source : secret défense