Le président américain, Donald Trump, a l’art et la manière de surprendre tout le monde. Ainsi, ce 13 mars, il a annoncé, via Twitter, le remplacement de Rex Tillerson, alors chef de la diplomatie américaine, par Mike Pompeo, le directeur de la CIA.
A priori, M. Tillerson n’a pas été prévenu des intentions du locataire de la Maison Blanche. Il « n’a pas parlé avec le président ce matin et il ignore les raisons, mais il est reconnaissant d’avoir pu servir, et continue à penser que servir le public est une tâche noble qu’il ne faut pas regretter », a déclaré Steve Goldstein, le sous-secrétaire d’Etat pour les affaires et la diplomatie publique.
Et d’ajouter que M. Tillerson « avait la ferme intention de rester à son poste en raison des progrès tangibles faits sur des questions importantes de sécurité nationale. Il avait noué de bonnes relations avec ses homologues. »
Deux raisons ont été données, plus tard, pour expliquer le limogeage de M. Tillerson. « Nous nous entendions bien mais nous avions des désaccords. […] Quand vous regardez l’accord sur le nucléaire iranien: je pensais qu’il était horrible, il pensait qu’il était OK », a expliqué M. Trump, avant de partir en Californie.
Selon un haut-responsable de l’administration américaine, M. Trump souhaitait changer son équipe dans la perspective des négociations à venir avec la Corée du Nord (négociations dont la tenue n’a pas encore été officiellement confirmée par Pyongyang).
Venu de l’industrie, Rex Tillerson a toujours préféré la discrétion des coulisses et les réseaux d’influence à la lumière des projecteurs. Proche de James Mattis, le chef du Pentagone, il a souvent du composer avec les « sorties » de M. Trump, qui n’a jamais hésité à le contredire publiquement, notamment sur le dossier nord-coréen.