Un parachutiste français tente le saut en chute libre le plus haut du mondeUn parachutiste français de 64 ans, Michel Fournier, doit tenter ce week-end un saut en chute libre de 40 km au dessus des grandes plaines de l'ouest canadien, rêve d'une vie et record absolu qui pourrait ouvrir la voie au sauvetage d'astronautes.
Michel Fournier et son équipe effectuaient les derniers préparatifs à North Battleford, dans la province canadienne de la Saskatchewan, où une nacelle pressurisée accrochée à un ballon stratosphérique doit l'amener à une altitude de 40.000 mètres, d'où il se lancera dans le vide pour devenir le premier homme à franchir le mur du son.
"Tout se passe très bien. On est en train de contrôler tout le matériel, les tests vont bien, le moral est bon. Tout est OK", a-t-il dit à l'AFP jeudi soir.
Si la météo le permet, l'ex-officier revêtu d'une combinaison pressurisée lui permettant de supporter des températures de moins cent degrés, s'élèvera à l'aube, dimanche ou lundi dans le ciel immense des prairies canadiennes pour ce saut historique autant que périlleux. A priori, le saut aura plutôt lieu dans la nuit de dimanche à lundi, a-t-il indiqué.
Le parachutiste Michel Fournier teste son matériel le 30 mars 2005 à Marseille dans un caisson hyperbareS'il réussit, il établira quatre records du monde: celui de la vitesse en chute libre (1.500 km/h), de la durée de la chute libre, de l'altitude de saut, ainsi que de l'altitude de vol humain sous un ballon.
Mais, au delà de l'exploit, M. Fournier qui a plus de 8.600 sauts à son actif et détient le titre français du plus haut saut en parachute à 12.000 mètres, s'est aussi fixé pour objectif "d'améliorer la sécurité des spationautes".
Ce saut "contribuera au développement des techniques et à la sûreté des vols stratosphériques du futur", à un moment où le tourisme de l'espace entre dans le domaine du possible, a fait valoir le spationaute français Jean-François Clervoy qui parraine la tentative.
Cette nouvelle tentative, après des années d'efforts, témoigne de la détermination du colonel parachutiste de réserve qui a déjà mené deux essais infructueux en 2002 et 2003.
"Depuis notre dernière tentative, en août 2003, et la déchirure du ballon au décollage, il a fallu retrouver un ballon fiable, de nouveaux partenaires, renouveler les autorisations, et remobiliser les forces vives. Ce qui fut fait", explique-t-il sur son site internet.
Si cette fois son ballon amène Michel Fournier jusqu'à la stratosphère, sa vie dépendra de son équipement, de son alimentation en oxygène, de sa combinaison et des parachutes destinés à stabiliser sa chute et à la freiner avant de toucher le sol.
"Le risque zéro n'existe pas, mais on a tenté de tout prévoir", avait-il dit sobrement lors d'une conférence de presse fin avril à Paris.
Il avait simulé avec succès l'an dernier les conditions de pression de sa chute dans l'espace lors d'un test dans un caisson "hypobare" de la société marseillaise d'ingénierie en milieux extrêmes Comex.
Avant lui, en 1960 le capitaine américain Joseph Kittinger a sauté de 31.333 mètres dans le cadre d'une expérience médicale. Et, en 1962, le Soviétique Evguéni Andreïev a sauté de 24.483 mètres et établi le record du monde de saut en chute libre.
Site Officiel
Source NORTH BATTLEFORD (AFP)
Le parachutiste Michel Fournier le 27 juin 2007 à Marseille, dans un caisson de simulation d'altitude recréant les conditions de pression atmosphérique. +d'Articles
Dimanche au Canada, le parachutiste français âgé de 64 ans devrait se jeter d'une nacelle pressurisée accrochée à un ballon.«Il faut avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue pendant qu'on les poursuit.» À la veille de la réalisation de son rêve le plus fou, Michel Fournier aime à citer William Faulkner. Tel Icare, le voilà enfin prêt à s'élancer dans le vide, pour un saut en chute libre de 40 000 mètres d'une durée de plus de 7 minutes, au-dessus des mornes plaines de l'Ouest canadien. Mais ce vieux rêve que nourrit Michel Fournier depuis vingt ans va-t-il vraiment finir par se réaliser ? Le suspense durera jusqu'à dimanche ou plus vraisemblablement lundi matin à 9 h 05.
Pour sa troisième tentative, l'aéronaute, équipé d'une combinaison stratosphérique, devrait s'élancer, après deux heures d'ascension, depuis une nacelle pressurisée accrochée à un ballon gonflé à l'hélium de 600 000 m3 de volume et haut de 161 m.
Du côté de North Battleford, dans la province canadienne désertique du Saskatchewan, les deux hélicoptères, l'avion et les douze 4 × 4 des pompiers et de la police locale sont déjà aux aguets, tandis que l'équipe de Michel Fournier s'affaire pour les derniers préparatifs. «Tout se passe très bien. On est en train de contrôler tout le matériel, les tests vont bien, le moral est bon. Tout est OK», a-t-il déclaré à l'AFP jeudi soir.
Si elle aboutissait, cette troisième tentative historique de l'ancien officier parachutiste, âgé de 64 ans, couronnerait vingt ans de préparatifs acharnés pour devenir le premier homme à franchir le mur du son en chute libre.
Ce saut «contribuera au développement des techniques et à la sûreté des vols stratosphériques du futur, à un moment où le tourisme de l'espace entre dans le domaine du possible», a fait valoir l'astronaute français Jean-François Clervoy.
L'ancien officier avait dû renoncer à deux essais infructueux en 2002 et 2003, son ballon s'étant déchiré lors de la dernière tentative. Le colonel parachutiste de réserve va tenter de battre quatre records du monde : celui du plus haut saut en chute libre du monde pour un homme (40 000 mètres d'altitude), le plus long et le plus rapide, avec une vitesse en chute libre dépassant le mur du son (1 500 km/h). Le record est aujourd'hui détenu par le capitaine Joseph Kittinger, qui a sauté en 1960 de 31 333 mètres, dans le cadre d'une expérience médicale et le Soviétique Evguéni Andreïev (24 483 mètres).
Ce projet fou est né en 1987 avec celui de la navette spatiale européenne Hermes. Si cette dernière n'a finalement jamais vu le jour, ce projet a perduré. L'idée était alors d'étudier les conditions d'évacuation des astronautes en conditions stratosphériques réelles.
Après le retrait du ministère de la Défense de ce projet, Michel Fournier, l'un des trois hommes sélectionnés pour le « grand saut », a repris le flambeau à titre privé. Il y a consacré toute sa vie et investi tous ses biens personnels, sans qu'aucune institution publique ne vienne lui prêter main-forte.
Un budget de 11,8 millions d'euros D'autres soutiens sont toutefois venus apporter leur concours à l'initiative. À commencer par l'astronaute de l'Agence spatiale européenne Jean-François Clervoy, parrain de l'exploit, et Nicolas Hulot, président du comité de soutien. Financièrement, le budget de 11,8 millions d'euros a été bouclé in extremis.
Michel Fournier, qui a déjà 8 600 sauts à son actif, suit une préparation médicale et technique intensive pour cette périlleuse épreuve. C'est le professeur Vanuxem, directeur scientifique du projet, qui le suit médicalement et l'entraîne.
Gageons que sa combinaison stratosphérique en tissu de synthèse avec scaphandre lui permettra bien de résister à la température de 120 °C pendant les longues minutes de sa descente. Le froid, en effet, est amplifié par le vent. Les autres risques majeurs encourus par l'aventurier sont de trois ordres. La diminution de la pression atmosphérique en altitude et son rapide retour à la normale lors de la chute libre présentent des risques d'aéroembolisme et de barotraumatismes de l'oreille et des sinus. D'où la dénitrogénation que subira l'impétrant à un tel exploit, à savoir une inhalation d'oxygène pur pendant quatre heures avant le décollage du ballon. Un test a déjà été fait l'an dernier dans un caisson hypobare. Le manque d'oxygène, ou hypoxie, lié à l'altitude, ne peut être surmonté, au-delà de 12 800 mètres, que grâce au port d'un équipement pressurisé.
Techniquement, aucun détail n'est laissé au hasard non plus, comme la trajectoire au sol du vol du ballon, les points de saut de l'athlète ou le site de largage de la nacelle ou de poser du ballon. Reste l'inconnue de la météo. Et toutes les autres.