Pour l’assassinat en bande organisée d’Antoine Nivaggioni en 2010, Eric Coppolani, membre de la bande dite du "Petit Bar", a été condamné ce samedi à trente ans de réclusion criminelle par la cour d’assises des Bouches-du-Rhône. Ce procès est le premier test grandeur nature pour le statut de repenti « à la française ».
Ce procès constitue le premier cas d’un repenti devant la justice. Jugé avec ses cinq coaccuséspour l’assassinat en 2010 de l’ancien nationaliste corse Antoine Nivaggioni, Patrick Giovannoni, premier "repenti à la française", est reconnu coupable de complicité d’assassinat et d’association de malfaiteurs. Il a été condamné à cinq années de prison avec sursis.
Quant à Antoine Mondoloni, jugé pour complicité d’assassinat, une peine de vingt ans de réclusion a été prononcée à son égard. Le procès s’est tenu à huis clos dans le seul but de protéger l’apparence physique de Patrick Giovannoni, bénéficiaire depuis février 2015 du programme de protection et de réinsertion des repentis.
Une petite main de la bande ajacienne
Cette ancienne "petite main" de l’équipe criminelle ajaccienne dite du Petit Bar a confirmé devant les jurés avoir placé une voiture-ventouse devant le domicile d’où sortait la victime lorsqu’elle a été abattue, véhicule qu’il avait, en connaissance de cause, déplacé pour laisser la place à celui du commando.
Contre ce repenti qui a notamment désigné Eric Coppolani comme l’un des deux tueurs, l’avocat général avait réclamé cinq ans de prison avec sursis, la peine maximale qui prenne en compte sa responsabilité dans l’action criminelle sans le renvoyer pour autant en détention.
Le second tueur jamais identifié
Au terme de plus de sept heures de délibérations, la Cour d’assises a suivi les réquisitions de l’avocat général, qui demandait 30 ans de réclusion, et jugé qu’Eric Coppolani était l’homme qui s’était dissimulé, armé, dans le coffre de toit d’un véhicule d’où il avait surgi pour abattre Antoine Nivaggioni, ex-figure du nationalisme corse et membre, selon l’accusation, d’un clan adverse de celui du Petit Bar.
Le second tueur caché dans la malle arrière n’a jamais été identifié. L’ADN d’Eric Coppolani avait été retrouvé sur un bouchon près d’un véhicule incendié en mai 2010, une fourgonnette qui venait de servir à des surveillances de la victime par des hommes armés.