13 mai 1958……La face cachée
Le commencement de la fin
La guerre d’Algérie comporte deux dates essentielles :
Le 1er novembre 1954 et le 13 mai 1958.
La première marque le début du conflit, la seconde le commencement de la fin.
En préambule, quelques réflexions et phrases extraites de l’édito du Général Christian Piquemal et du Colonel Romain-Desfossés :
‘’……Pour nous, officiers, le 13 mai fut une sorte de résurrection. Le combat que nous menions depuis près de quatre ans prenait enfin son sens…..’’
‘’……L’avenir des peuples et des Etats ne peut s’appuyer sur des mots vides de sens, prononcés sans y croire et sans y inclure le respect de la pensée qu’ils véhiculent…..’’
‘’……En Indochine, les parachutistes ont laissé leur cœur, en Algérie, ils ont perdu leur âme…
‘’
Et, le Général de conclure …..’’ Les événements du printemps 1958 se sont soldés par la poursuite de quatre années de guerre, des milliers de morts inutiles, l’abandon catastrophique de l’Algérie, une armée déchirée et divisée en proie au doute et à l’amertume, des soldats ‘’ perdus ‘’ meurtris et brisés
.
Je vous propose un petit résumé de ces événements ou plutôt des opérations extraits d’un dossier paru dans la revue Debout les Paras et qui comportera 4 parties :
1°) Prisonniers du FLN
2°) L’exploitation du bombardement de SAKIET-SIDI-YOUCEF
3°) 13 mai, la prise du gouvernement général
4°) Un dossier bourré de dynamite
Mes Amis et de tout mon cœur, j’espère ne pas vous blesser, j’espère ne pas réveiller et rouvrir de vilaines blessures pour certains d’entre vous et si cela devait être le cas, je vous présente mes excuses et je vous demande pardon et de supprimer ce post si nécessaire.
Je n’ai aucun talent, j’ai souhaité écrire ces quelques lignes……surtout et à la place de personne, d’autant que faute de temps libre, pourtant il l’avait envisagé et il se reconnaîtra...
1°) Prisonniers du FLN
Le capitaine Allard commande un quartier tout près de la frontière tunisienne. Pas loin d’un cantonnement de fellaghas situé en territoire tunisien. Pas loin de Sakiet-Sidi-Youcef.
Dans la nuit du 10 au 11 janvier 1958, il est informé d’une tentative de passage de la frontière par une bande rebelle et reçoit l’ordre de monter une embuscade et d’intercepter le détachement ennemi.
Allard officier aguerri sélectionne 43 hommes du 23e RI et du 18e Dragon. Pour ces hommes courageux et entraînés, c’est suffisant pour monter une embuscade. Mais surprise ! Ils tombent sur une force de 300 fellouzes ! Trois katibas fortement armées……C’est certes un traquenard…..mais ce sont nos soldats qui y tombent ! Car le renseignement était un piège tendu par le FLN et par la Tunisie, dans le seul but de faire du bilan.
300 hommes passent donc la frontière disposant d’une logistique conventionnelle et véhiculés par des camions de la garde nationale tunisienne, jusqu’à la frontière.
L’accrochage est dur. Les fells sont repoussés avec de lourdes pertes. Mais ils sont protégés dans leur repli, vers la Tunisie, par des tirs de mitrailleuses et de mortiers qui partent des crêtes tunisiennes.
14 de nos soldats sont tués. Et surtout, 3 hommes sont faits prisonniers par le FLN.
Ils sont emportés en territoire tunisien.
Parmi eux, Richomme, Ducourtreix, du 23e RI et Feuillebois du 18e Dragon.
Retenons les noms de ces trois fils de France. Insistons avec vigueur sur cette anomalie opérationnelle de ramener des prisonniers en Tunisie. Car l’accrochage avait été dur. Ils avaient eu le temps, avant l’arrivée des renforts français expédiés en toute urgence, de massacrer, d’éventrer et d’émasculer 14 soldats français.
Pourquoi donc s’encombrer de prisonniers et les transporter de l’autre côté de la frontière ?
Nous verrons l’usage tactique décisif qui sera fait par l’ennemi de ces soldats capturés.
2°) L’exploitation du bombardement de Sakiet-Sidi-Youcef
A la suite de ce drame, le colonel Duval commandant de l’aviation du Corps d’Armée de Constantine, ordonne l’intensification des opérations de reconnaissance sur la Tunisie, tout près de la frontière afin de localiser les assassins de nos soldats et, si possible, de découvrir le lieu de détention de ces infortunés prisonniers.
Le 13 janvier 1958, un de nos avions est abattu par un violent tir de DCA. L’équipage est sauvé. Au début du mois de février 1958, un autre appareil est sévèrement touché.
Précisons que ces tirs de DCA constituent en eux-mêmes une véritable provocation.[
En effet, en cas d’un survol national par des aéronefs étranger, les tirs de défense aérienne doivent obéir à une procédure prévue et codifiée par les Nation Unies. Or, les avions français n’étaient pas agressifs. Ils relevaient des informations dans le but de protéger nos soldats.
Le Général Jouhaud, commandant l’aviation en Algérie, demande à son supérieur, le Général Salan, de solliciter du Général Ely, chef d’état-major général de l’Armée, l’autorisation de déclencher un raid de riposte.
Avec l’accord du gouvernement de la IV République le raid est déclenché contre la base ennemie de Sakiet-Sidi-Youcef, le 8 février 1958. L’escadrille française est composée de onze B25, six Corvair, huit Mistral. La base est détruite. Ce bombardement, après l’enlèvement des quatre prisonniers français, constitue le moment crucial de la conjuration du 13 mai.
D’après le Général Jouhaud, plusieurs dizaines de fellaghas ont été tués par ce raid aérien.
D’après Bourguiba, n’ont été tués que des femmes, des enfants, des combattants blessés……
En effet, il paraît impensable de concevoir qu’un effectif de combattants valides ait été volontairement soumis au bombardement de nos avions. Les combattants fellouzes repérés antérieurement par nos appareils furent très opportunément remplacés par des victimes innocentes, pour les besoins de cette conjuration. Effectivement, Bourguiba livra, de l’événement, une exploitation démentielle et délirante…..’’ Un crime contre l’humanité ! ‘’
La France est mise en accusation. Il réclame des sanctions internationales. Les Anglo-Saxons osent proposer ‘’ leurs bons offices ‘’ pour la recherche de la paix en Algérie.
L’ambiance est telle qu’à Alger, on prévoit une manifestation.
Une ‘’aimable’’ manifestation, pour aboutir finalement au ‘’gentil’’ défilé du 16 avril 1958.
Alger gronde, Alger gueule. Mais, Alger ‘’ ne se déclenche pas ‘’. Tout se déroule dans le calme et la dignité. Les plus déçus par le calme des Algérois, c’est le FLN.
[Quand vont-ils se décider à faire la révolution ?
Il faut donner un coup d’accélérateur. Car il est impératif qu’un coup de force se déclenche à Alger. C’est nécessaire au FLN, à Bourguiba…. et à leur complice parisien. L’âme du complot. L’homme de Colombey, Charles De Gaulle.
3°) 13 mai, La prise du gouvernement général.
Tout s’accélère tragiquement à partir du 9 mai 1958.
Le FLN publie un effroyable communiqué et annonce l’exécution de trois soldats français :
René Decourtreix
Robert Richommedu 23 RI
Jacques Feuillebois du 18 Dragon
L’assassinat de ces hommes s’est accompli le 30 avril 1958.
A Alger c’est l’horreur ! La rage évolue vers la haine !
Alger explose. Alger veut mettre à bas un gouvernement qui passe sont temps à baisser culotte devant les terroristes de l’anti-France.
Et le voici ! Il est là ! Il est arrivé ce fameux 13 mai 1958 ! Avec son enthousiasme, son délire, sa connerie !
J’y participe, je pénètre avec les émeutiers dans les locaux du Gouvernement Général d’Algérie, le fameux GG. En accord avec mon camarade Ortiz, j’essaye de limiter la casse : ‘’ Occupez les lieux ! Mais ne détruisez rien ! ‘’
Je remarque tout à coup le Général Allard en personne, le commandant du Corps d’Alger.
Il observe ma manifestation, immobile. D’un calme hautain, sceptique, mais pas hostile, je n’hésite pas à l’interpeller avec correction :
‘’ Mon Général, l’armée doit mettre à la porte tous les fossoyeurs de l’Algérie française ! ‘’.
Aujourd’hui, quand il m’arrive d’évoquer le souvenir de cette phrase, j’éclate de rire, j’aurais dû crier : ‘’ Mon Général, prenez le pouvoir, fusillez tous les traîtres et assassins présents en Algérie. Menacez le FLN d’un massacre. Faites baisser culotte à Bourguiba pour l’assassinat de nos soldats ! Faites la révolution ! ‘’
Mais le Général Allard se situait à des années-lumière de ces considérations et il me répond d’un ton pondéré et courtois :
‘’Mon cher Monsieur, si nous faisons tuer nos garçons en Algérie, c’est bien pour la garder. Mais, dites-moi, avez-vous une idée de l’origine de cette journée que nous sommes en train de vivre ? Que se situe derrière tout ça ?
C’est trop beau pour être vrai.
Quelques heures plus tard, on entend le Général Massu. Celui-ci, qui n’était au courant de rien EN THEORIE, s’adresse à la foule depuis le balcon du GG : ‘’ Nous n’accepterons jamais les décisions d’un gouvernement d’abandon…. Nous supplions le Général De Gaulle de faire entendre sa voix. ''
La nuit est en train de tomber sur le forum d’Alger. Mon vieux camarade Sigüenza est à mes côtés. Je l’entends dire : ‘’ Nous sommes lésés…..avec un B majuscule. ‘’
Quelques jours plus tard, Soustelle arrive. Il veut imposer le gaullisme en Algérie. Inconscience ? Crime ? Pourquoi s’interroger ? Parce que Soustelle est parfaitement informé des projets véritables du Général De Gaulle.
De Gaulle entreprend l’assassinat de l’Algérie française aux cris de :
‘’ Je vous ai compris……
‘’Des Français à part entière….
‘’Vive l’Algérie française…..
Quand on évoque le 13 mai 1958, il faut éviter les termes de ‘’ promesses bafouées ‘’, de ‘’ parjure.’’ C’est uniquement pour se débarrasser de l’Algérie française qu’il vient de prendre le pouvoir. Mais pour conduire sa mission à bonne fin, il lui faut encore manœuvrer.
Ces cris d’encouragement étaient les seuls qu’il pouvait pousser, compte tenu de l’ambiance locale et de l’état d’esprit national.
Bourguiba, le FLN et lui-même ont réussi cependant à contrôler le torrent Algérie française pour le transformer en rivière rampante et soumise....
4°) Un dossier bourré de dynamite
A Paris, dans un bureau de la DST, existe un dossier….bourré de dynamite, c’est le dossier de la collusion De Gaulle-FLN établie depuis 1956.
Le dossier des contacts secrets que le Général De Gaulle entretient avec les rebelles depuis cette date. Des influences extrêmement lourdes ont interdit que l’on sorte l’affaire sur le plan juridique.
Pour ces fonctionnaires, il est parfaitement établi que l’avènement de De Gaulle sera le résultat d’une manœuvre montée par le FLN avec l’appui de Bourguiba. Manœuvre payée tout d’abord par la mort des quatorze soldats français massacrés dans l’embuscade du 11 janvier 1958.
Ont participé à cette conjuration des personnalités en renom, Gaston Palewski, ambassadeur de France au Vatican et Olivier Guichard.
Le grand patron de la DST n’y tient plus. Il veut intervenir et faire échouer la conjuration. Il dispose de relations privilégiées dans les milieux des services secrets français.
Il fait expédier à Alger, deux officiers parachutistes, anciens SAS auprès de Massu. Ils l’informent des intentions réelles de De Gaulle. Ils lui proposent une procédure….de neutralisation définitive…..Tout cela m’a été confié en 1974, dans une maison d’Argenteuil, par le commandant Botella, ancien combattant SAS lui-même et ancien compagnon d’armes des deux émissaires envoyés auprès de Massu...
Celui-ci ne veut rien entendre. C’est en toute connaissance de cause qu’il s’est soumis à De Gaulle. Il joua lui aussi la comédie de l’Algérie française. Avant d’être l’élu des Français, De Gaulle fut l’élu du FLN.
C’est le FLN qui le propulsa au pouvoir, grâce à l’assassinat des trois soldats français, le 30 avril 1958
A Paris, dans un bureau de la DST, existe un dossier….bourré de dynamite, c’est le dossier de la collusion De Gaulle-FLN établie depuis 1956.
Mais bien avant 1956!!
Jouer avec la mort des autres de Gaulle savait très bien le faire.
Car de Gaulle avait mis en place à Alger l’appareil de guerre anti-français dès 1943, contre l'avis de Giraud, en favorisant l’AML (l’Association du Manifeste de la Liberté)
Cette association regroupait quatre groupements et partis politiques :
- le parti du Manifeste Algérien de la Liberté créé par Ferhat Abbas,
- le parti communiste algérien d’Amar Ouezzeguène,
- l’association des Oulémas, présidée à cette époque par Ibrahim Bachir,
- le PPA, le Parti du Peuple Algérien, dirigé par Messali Hadj.
De Gaulle, en 1943, ne manifestait aucun état d’âme à propos des communistes algériens ni des relations privilégiées que Messali Hadj entretenaient avec les Allemands, principalement Otto Abetz.
Alors tu penses, 25 ans après, de Gaulle pour le FLN c'était comme...un grand frère.