Manifestations en Iran : « L’Etat a amplement les moyens de réprimer le mouvement »
Journaliste au service international du « Monde », Louis Imbert a répondu aux questions des lecteurs sur le mouvement contre le pouvoir iranien.
Une vingtaine de personnes ont été tuées en cinq jours de manifestations en Iran, et le Guide suprême, Ali Khamenei, a accusé, mardi 2 janvier, « les ennemis » de l’Iran de fomenter des troubles dans le pays. Journaliste au service international du Monde, Louis Imbert a répondu aux questions des lecteurs sur ce mouvement, le plus important depuis 2009.
Célia : Bonjour. Pourquoi un mouvement s’est-il élevé contre le régime iranien ? Qui en est à l’origine ?
Ces manifestations ont commencé il y a six jours et elles ont pris l’Etat iranien par surprise. Les premiers cortèges, jeudi 28 décembre, à Machhad (au nord-est du pays), dénonçaient la politique économique du président modéré, Hassan Rohani. Les plus pauvres n’ont pas encore vu les fruits de l’accord sur le nucléaire iranien de juillet 2015, et de la levée d’une partie des sanctions internationales. Les conservateurs avaient soutenu ce mouvement, l’avaient peut-être organisé.
Puis, le mouvement a pris une vie autonome. Il s’est répandu à travers une quarantaine de villes, en province surtout, y compris de très petites. C’est un mouvement sans leader, on y chante des slogans contre toutes les branches du pouvoir iranien.