Invité Invité
| Sujet: Un médecin et une infirmière de Saint- Maixent au Tchad . Mar Mar 14 2017, 07:58 | |
| DE SOURCE : LA NOUVELLE REPUBLIQUE - 79 --------------------------------------------------- Deux-Sèvres - Saint-Maixent-l'École - Armée Ils font des miracles en toute humilité
14/03/2017 05:46 Le capitaine et le sergent-chef dans la salle de consultation du camp. -
Un médecin et une infirmière de l’Ensoa de Saint-Maixent-l’École soignent les populations autour d’Abéché (*), un camp militaire français au Tchad.
De notre envoyé spécial
A l'entrée du camp, chaque matin, c'est la cour des miracles : 150 personnes se présentent pour être soignées. « Nous devons faire un tri et, au final, nous n'en voyons qu'une cinquantaine par jour. » Le capitaine Alexandre, 31 ans, médecin à l'Ensoa et urgentiste occasionnel à l'hôpital de Niort, reconnaît que ce « tri » est techniquement difficile et moralement pénible, mais qu'il est « absolument indispensable car on ne peut pas soigner les gens malgré eux. »
Une vieille tradition française
Pour 4 mois, cet officier, épaulé notamment par le sergent-chef infirmier Isabelle, également de l'école de Saint-Maixent, est en poste dans cette ville où les équipements médicaux ne manquent pas, mais auxquels la population n'a guère accès. « Ces consultations que nous donnons ici ou dans des villages (jusqu'à 100 km d'Abéché) constituent près de 80 % de notre activité », explique le jeune médecin militaire. Le reste de leur temps, ils l'occupent à faire de la formation, de la prévention et de la sensibilisation à l'hygiène. « J'ai aussi un rôle un peu politique » confie-t-il.
Le prestige dont jouit la médecine française fait du médecin une personnalité. Lui et le commandant du camp (un capitaine du RICM de Poitiers) ont d'ailleurs été invités au récent mariage du gouverneur. « Du fait de ma fonction, j'ai des contacts directs et clairement désintéressés avec le gouverneur, les autorités médicales et les confrères de l'hôpital et des cliniques d'Abéché, explique le capitaine, et je mets cela à profit pour mettre le doigt sur des problèmes et proposer en même temps des solutions. » Il ajoute : « C'est une vieille tradition militaire française, comme à Faya-Largeau, et personne, ici, ne la remet en cause. »
Le sergent-chef Isabelle le reconnaît : « Loin de tout, on est plongé dans une réalité où on est responsable à 100 % de nos décisions et actes. » Elle poursuit : « Ici, la pression sécuritaire est moindre, ce qui nous permet de faire notre métier à fond, médicalement et humainement. » Ce qui ne l'empêche pas, comme le médecin, d'être armée lorsqu'elle sort du camp.
Consultations et médicaments sont gratuits, « mais nous ne voulons pas créer une dépendance », souligne le capitaine. Le jour où nous l'avons rencontré, il recevait un homme brûlé à la jambe : « Nous l'avons soigné et invité à revenir régulièrement pour les soins, ce qu'il n'a pas fait ; aujourd'hui la plaie s'est sérieusement infectée.
S'il ne fait pas ce qu'on lui dit, on ne le recevra plus ici : j'ai plein d'autres patients, certains qu'on peut guérir définitivement, voire sauver. Ils sont notre priorité. » Au quotidien, ils font des miracles. Jamais de remerciements : « On n'est pas là pour cela. » Ses camarades de promotion installés dans le civil gagnent plus de deux fois sa solde : « On ne fait pas ça pour cela », commente sobrement le jeune médecin.
(*) 2e ville du Tchad, plus de 100.000 habitants ; 700 km au nord de N'Djamena, 150 km à l'ouest du Soudan.
Bruno Besson |
|
Commandoair40 Admin
Nombre de messages : 28571 Age : 77 Emploi : Français Radicalisé . Date d'inscription : 07/11/2014
| |