Le saviez-vous ? La petite Bayonnaise
- Auteur : EV1 Victor Bouemar -
Le saviez-vous ? Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques.
Le fantassin à la charge, baïonnette au canon, constitue une figure d’Epinal de la culture militaire. Pour l’imaginaire collectif, cette image évoque autant le courage chevaleresque du combattant que l’horreur de la guerre. Mais d’où vient cette baïonnette qui redonna son panache et sa cruauté aux combats de mêlée ?
Comme sa consonance l’indique, c’est à Bayonne que l’accessoire apparaît au 16e siècle.
Initialement utilisée pour la chasse, la baïonnette est directement fixée dans le canon du fusil afin d’achever l’animal blessé.
L’objet obture alors l’arme, neutralisant ainsi la capacité de faire feu.
Malgré ce défaut, la baïonnette intéresse assez rapidement les militaires.
Au 17e siècle, la cadence des armes à feu est faible, tout comme la portée de tir.
A 100 mètres, les soldats ont généralement le temps de ne faire feu qu’une seule fois avant de devoir engager un combat au corps à corps.
Afin d’allier la force de la poudre et celle des bras, le célèbre ingénieur de Louis XIV, Vauban, conçoit la baïonnette à douille munie d’un coude.
Désormais, le soldat peut équiper son fusil de la lame tout en étant capable de faire feu sur son ennemi. Vauban intègre l’accessoire au paquetage du soldat français.
Depuis lors, la baïonnette eut un succès planétaire. Mais c’est durant la Grande Guerre qu’elle prit toute son importance.
La guerre de position était alors favorable aux assauts meurtriers qui se terminaient souvent en combat rapproché.
Les Poilus lui donnèrent plusieurs surnoms : le cure-dent, la fourchette, le tire-boche ou le tourne-boche.
Le plus affectueux était cependant Rosalie. Elle était au fantassin ce que Jacqueline, sobriquet du sabre, était au cavalier.
Un poème humoristique de l’Echo des Gourbis décrit Rosalie comme étant « Chic, Français et Parigot ».
La baïonnette est toujours en dotation du FAMAS de l’armée française. Elle est principalement utilisée lors des cérémonies, pour les piquets d’honneur ou le défilé de troupes en armes.