FACEBOOK-PRUNELLE ET LE FACTEUR

NON ! Ce n'est pas une fable de Jean de La Fointaine mais bien la réalité de notre société en 2016 
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Depuis plus de dix ans, Philippe distribue le courrier avec sa chienne, Prunelle. Mais, récemment, La Poste lui a interdit de l'emmener. Emus, les habitants du quartier se mobilisent.








"Bonjour, je m'appelle Prunelle. Cela fait des années que vous me voyez passer, quel que soit le temps, avec mon maître, Philippe, le facteur du quartier de la Bourgeonnière, à Nantes. Et maintenant, ils [La Poste] auraient décidé que je ne devrais plus l'accompagner ? Je n'ai rien fait de mal. Mon maître et moi sommes très affectés par cette nouvelle." C'est ainsi que Philippe, facteur de 52 ans, résume sa situation dans une pétition sur Internet. Car l'histoire de ce duo fusionnel ne date pas d'hier. "J'ai adopté Prunelle à 2 mois. Habituellement, elle restait à la maison avec mes enfants et, un 15 août, elle devait avoir 1 an, je l'ai emmenée dans ma tournée : il n'y avait personne."


Docile, la chienne suit son maître comme son ombre et prend visiblement plaisir à se promener dans les rues de Nantes. "Tous les gens ont trouvé ça sympa. Je pensais que ça donnait une bonne image de La Poste." Au fil des années, Prunelle est devenue la mascotte du quartier. Mais, en juin, coup de théâtre !


"Même si ce chien est gentil, nous devons prendre nos précautions"
"La Poste a effectué quelques restructurations et, à cette occasion, l'un de mes supérieurs m'a annoncé que la présence de Prunelle n'était pas compatible avec ma mission. Il a été très correct avec moi, c'est juste que la nouvelle m'a vraiment surpris." Contactée par nos confrères de Metronews, La Poste invoque des "mesures de sécurité" : "Le facteur est au contact de la clientèle. Même si ce chien est très gentil, nous devons prendre nos précautions."




Bouleversés par cette annonce, des habitants du quartier se sont manifestés. "Ce couple est fusionnel, et les voir depuis tant d'années livrer le courrier aux habitants est un spectacle singulier qui met du sourire dans une période morose", déclare Christophe. "Les gens m'ont dit que Prunelle et moi apportions un «côté village», un «air de campagne» dont tout le monde a bien besoin dans un contexte de crise économique et d'attentats. Pour une fois qu'on a un truc sympa, je ne comprends pas qu'on nous l'enlève ! ", renchérit Philippe.


Depuis le 25 juillet, le facteur fait ses tournées, seul. "C'est dur. J'ai consulté le centre hospitalier vétérinaire de Nantes, et leur conclusion est sans appel : ces perturbations peuvent précipiter le vieux chien dans une dépression chronique. Le matin, elle est contente, pensant m'accompagner, mais je dois lui dire de rester. Alors, quand je rentre, je lui donne des douceurs pour lui faire comprendre que ce n'est pas une punition."