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 guerre d'Algérie du 7 juillet 1956

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MessageSujet: guerre d'Algérie du 7 juillet 1956   guerre d'Algérie du 7 juillet 1956 Icon_minitimeSam Juil 09 2016, 07:53

7 juillet 1.956:

Dans son livre "Adieu Djebels" l'ethnologue jean Servier raconte comment il est amené à créer les ASSES (assistance medicale itinerante).

Une nouvelle piste s'ouvrit un jour dans le couiinement de la radio. Nos troupes au cours d'une opération avaient fait des prisonniers, parmi eux il y avait une femme: une infirmière.

Cette grosse fille brune à la peau blanche avait de jolis yeux clairs derrière des lunettes d'intelllectuelle. Elle était étudiante en Droit et fille de notaire coranique. Mariée à un officier du F.L.N., elle cherchait à rejoindre son mari dans un pays "sûr" voisin. Une filière de passage s'offrit à elle.


- Passe par le maquis, tu rejoindras plus sûreement ton mari; chemin faisant, tu pourras aider les "Libérateurs-au-cœur-pur ".
Elle était partie la nuit avec un uniforme de toile verte venu d'une friperie américaine, émue sans doute comme une jeune épousée qui va rejoindre son mari, le cœur battant parce que la porte du foyer conjugal s'ouvrait lumineuse sur une folle aventure.

J'ignore son itinéraire. Dans les montagnes, tout près de ma petite villa de retraité, elle fut accueillie par la bande de Mourad.
- Une femme! J'ai vu des photos de Mourad et l'expression folle de ses yeux noirs.

- Une femme! Pendant des semaines elle fut l'esclave de Mourad, sa bête à plaisir. La bande grondait, priivée de femmes, et sans doute la nuit les guetteurs étaient-ils tenus éveillés plus par les gémissements et les plaintes qui s'échappaient de la tente du chef, que par la crainte de l'ennemi.

Mourad sentit ce flottement dans sa bande: moins docile entre ses mains. Gavé de volupté, il s'était sans doute aussi lassé de la femme. Il la donna à sa bande.

- Une femme! D'abord ce furent les "officiers" avec leurs insignes clinquants fabriqués par des bijoutiers kabyles et, quand ils le pouvaient, une arrogante casquette à "l'allemande . Chacun essayait de jouer au chef et de garder pour lui ce corps qu'il devinait à peine dans l'ombre de l'abri de toiles et d'épineux, immobile sous son étreinte comme entre les mains du laveur des morts.

Mais dans la nuit les grands rires des hommes; privés de viol depuis la destruction des dernières fermes, les rappelaient à moins de folie. Dans un piétinement sourd, une bousculade coupée de jurons et de rappels à l'ordre, ce fut le tour des hommes: 40 la première nuit, 30 la nuit suivante, et après qui voulait, quand il le voulait.


De temps en temps, Mourad lui disait: - Tu as bien mérité de la Libération, le moral de la troupe est meilleur.
Dans la nuit elle sanglotait et ses yeux étaient devenus gonflés et rouges sous ses lunettes dérisoires d'intellectuelle.

Un matin, à l'aube, les guetteurs donnèrent l'alerte.
- Voici les Français, 1es chacals, les chiens. Une mince colonne verte progressait en ordre dispersé. Les plus nerveux tirèrent au fusil malgré les ordres des officiers. C'étaient les coups de feu de défi comme dans les fantasias d'autrefois - un homme brûle de la poudre "pour le nez - pour l'honneur ".

La colonne verte s'immobilisa. Les autres, tapis dans les rochers et les broussailles, voyaient les visages luisants de sueur de leurs ennemis.
- Des avions ennemis arrivent, crièrent les guetteurs. Deux hélicoptères restaient suspendus à un mètre au-dessus du sol sur un petit plateau voisin, des hommes en jaillirent, calmes, souples, précis dans leurs gestes.

Ce n'étaient plus les soldats aux visages luisants de sueur qui montaient de la plaine, fatigués par la marche d'approche, mais des guerriers entraînés aux uniformes couleur de terre et de forêt. Bientôt le claquement sec des mitraillettes débusqua les combattants de la Guerre Sainte de leurs abris précaires, de leurs petites ambitions, de leur rêve insensé.

Ils tombaient arrêtés dans leur course, esquissant - plutôt que le geste du musulman qui sent venir la mort - le geste du fuyard qui se rend. Dans son abri la femme pleurait et riait, hurlant sa rage et son mépris à ces hommes, ses amants - tous, ses amants - aussi lâches au combat que brutaux dans l'amour.

La portière de toile verte s'ouvrit:
- Tiens, une gonzesse, dit un blondinet en tenue camouflée. Il répéta, extasié:
- Une gonzesse, et une bath.


- Je vous en prie, ne me touchez pas! hurla la femme.
Et, revenant sur le long itinéraire qui lui avait fait traverser le maquis, elle cria: - Je suis Française! détendue d'un coup, rasssurée par l'invisible protection étendue sur elle,
Il y avait des prisonniers.

Un officier les interrrogeait, les réponses étaient identiques: ils ne savaient rien. Un homme au regard cruel, ironique, disait: - Je suis un paysan et j'ai été recruté de force.

La femme s'arrêta net: - Lui! C'est Si Mourad, le chef de la bande, voilà son lieutenant Kader, voilà l'aspirant Ali. L'officier s'était arrêté d'interroger, trop jeune peut-être pour comprendre cette scène de femme bafouée et meurtrie: cette vengeance.
 
Elle était assise devant moi. Deux officiers étaient allés la chercher dans sa prison.


- Voulez-vous essayer d'être infirmière chez nous? dans nos équipes d'assistantes sociales? Préférez-vous retourner en prison?
- Au moins, dans la prison où je suis il n'y a pas d'homme.
- Passez la journée avec nos assistantes, vous me donnerez votre réponse demain matin.'


Le lendemain, je fus accueilli par un concert d'exclamations joyeuses:
- Elle reste! était la dominante, avec autour des précisions: Elle partagera la chambre de Jeannette ... ma blouse blanche, elle a la même taille que moi...


La vieille femme arabe qui faisait la cuisine des assistantes sociales était visiblement bouleversée. Comme toutes ses pareilles elle appartenait au réseau d'information du F.L.N.,

avec les garçons de café, les serveurs: tous les témoins blasés de notre vie, de notre agitation. Dans chaque équipe, dans les autres secteurs, il y eut une brève flambée de jalousie, vite transformée en émulation.
- Nous aurons aussi "notre" musulmane.

Quelques jours plus tard, chaque équipe avait "sa" musulmane, et bientôt, par le jeu des relations, des parentés peut-être de cette merveilleuse complicité des femmes, chaque équipe était doublée de nouvelles recrues musulmanes venues d'horizons bien différents, depuis les jeunes filles au regard noir mobile que chantent les poèmes d'amour, jusqu'à de jeunes bachelières simplement heureuses de passer des vacances au grand air.


Les unes avaient encore aux chevilles le cal laissé par les bracelets d'argent, les autres peut-être au fond de leur âme une dernière étincelle de rêve sanglant.


J'avais posé le principe de base de l'action: pas de charité dégradante. Le véritable sacrifice de charité, ces filles le consommaient chaque jour en allant sans protection militaire, au risque de leur vie, visiter des douars perdus dans la montagne qui, pendant des années, n'avaient vu de la France que le seul garde forestier.
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MessageSujet: Re: guerre d'Algérie du 7 juillet 1956   guerre d'Algérie du 7 juillet 1956 Icon_minitimeSam Juil 09 2016, 09:29

Merci Gus ,

Prenant cette histoire guerre d'Algérie du 7 juillet 1956 926774 guerre d'Algérie du 7 juillet 1956 373769

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Sicut-Aquila

guerre d'Algérie du 7 juillet 1956 908920120 guerre d'Algérie du 7 juillet 1956 Cocoye10 guerre d'Algérie du 7 juillet 1956 908920120

« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

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MessageSujet: Re: guerre d'Algérie du 7 juillet 1956   guerre d'Algérie du 7 juillet 1956 Icon_minitimeSam Juil 09 2016, 16:42

C'est vrai que sur cette guerre d'Algérie au jour le jour, ont retrouvent des histoire militaire mais aussi quelque part,  de la volonté de faire une bonne action !
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MessageSujet: Re: guerre d'Algérie du 7 juillet 1956   guerre d'Algérie du 7 juillet 1956 Icon_minitime

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