Les Opérations Extérieures : Mauritanie
Mauritanie La Mauritanie, pays saharien de l’Afrique occidentale, d’une superficie de plus de 1.000.000 de kilomètres carrés, largement ouverte sur l’océan atlantique, compte moins de 3.000.000 d’habitants (en 2004).
Sa population, islamisée, est à dominante arabe et berbère, le troisième groupe étant composée d’Haratines.
Conquise au début du dix neuvième siècle, la Mauritanie devient en 1920, une colonie française, puis, en 1946, un territoire d’outremer. En 1956, le Maroc, qui est séparé de la Mauritanie par le Sahara occidental sous protectorat espagnol, accède à l’indépendance.
En 1957, Nouakchott devient la capitale de la Mauritanie et l'indépendance de celle-ci est proclamée en dépit de l’opposition du Maroc et de la Ligue arabe unie, qui refusent de reconnaître l'existence de cet état. Par ailleurs, certaines revendications territoriales autour du Sahara occidental créent des tensions entre le Maroc, la France et l’Espagne, d’une part, et le mouvement indépendantiste sahraoui, d’autre part.
Opération Ecouvillon
Au début de l’année 1957, les Sahraouis prennent les armes, ce qui entraîne aussitôt l’opération franco-espagnole « Ecouvillon », conduite avec une participation marocaine, au cours de laquelle des moyens militaires aériens et terrestres importants sont mis en œuvre, notamment à partir du territoire algérien où la France, qui est en conflit armé avec le FLN, dispose de forces militaires conséquentes.
Plusieurs milliers de soldats, des centaines de véhicules et plusieurs dizaines d’appareils de l’armée de l’air sont employés pour venir à bout de l’insurrection et, après une sévère intervention, l’opération Ecouvillon se termine à la fin de l’année 1959.
En ce qui concerne les relations entre la Mauritanie et le Maroc, un traité est signé en 1970, qui voit le Maroc renoncer à ses prétentions tandis que la Mauritanie rejoint la Ligue arabe unie quelque temps plus tard.
Mais le 14 novembre 1975, lorsque l’Espagne prend la décision de renoncer à sa souveraineté sur le Sahara espagnol, S.M. Hassan II, roi du Maroc, lance sa fameuse « Marche verte ».
Les accords de Madrid partagent alors le Sahara espagnol entre le Maroc et la Mauritanie, ce qui suscite aussitôt un conflit armé avec le Front Polisario, une organisation indépendantiste autoproclamée « république arabe sahraouie démocratique » soutenue par l’Algérie, qui est elle-même devenue indépendante.
Opération Lamantin
En mai 1977, la Mauritanie subit les raids du Polisario, lequel, fort de 7.000 hommes, lance, à partir de ses bases algériennes, des attaques contre les installations minières de Zouerate et la voie ferrée reliant Nouakchott à Nouadhibou, vitales pour l’économie mauritanienne.
Les troupes marocaines combattent aux côtés de l’armée mauritanienne. En novembre 1977, pour répondre à la demande de la Mauritanie, l’armée française est appelée à son tour en soutien, dans le cadre de l’opération Lamantin, avec pour mission de mettre un terme aux actions de guérilla du Polisario et de conduire celui-ci à la négociation.
Des détachements de l’armée de l’air, de l’armée de terre et de la marine sont envoyés sur place. Les missions de repérage des colonnes mobiles du Polisario se révèlent très efficaces et celui-ci se voit contraint de mettre un terme à ses actions militaires.
Un cessez-le-feu est prononcé entre la Mauritanie et le Front Polisario en octobre 1978. Cependant, les hostilités se poursuivent entre le Maroc et le Polisario, ce dernier utilisant comme « sanctuaires » les zones désertiques du nord de la Mauritanie, aux fins de prendre les troupes marocaines à revers.
La Mauritanie continue ainsi à être impliquée dans le conflit par les tensions qui se produisent à sa frontière.
Le 7 août 1979, la Mauritanie signe à Alger un nouvel accord avec le Front Polisario, aux termes duquel, elle renonce à toute prétention de souveraineté sur le Sahara occidental.
Les combats entre le Polisario et le Maroc vont se poursuivre durant encore de longs mois, avant que le calme ne s’établisse enfin aux frontières.