Les Opérations Extérieures : Afghanistan
La guerre d’Afghanistan
Rappel historique
L’Afghanistan, pays montagneux d’Asie, très pauvre, comptant moins de vingt millions d’habitants, (en 2004) est une mosaïque de populations très attachées à leur culture et à leur religion musulmane.
Ce pays, indépendant au dix-huitième siècle, connaît deux guerres au dix-neuvième siècle, à l’issue desquelles il passe sous contrôle britannique, avant d’accéder à nouveau en 1921, à l’indépendance.
La résistance des moudjahidin
En décembre 1979, les Soviétiques, pour des raisons stratégiques, envahissent le pays mais leur armée se heurte à une résistance farouche des moudjahidin, lesquels, soutenus par l’Arabie Saoudite, le monde musulman, et les USA, se réfugient dans les zones montagneuses d’où ils tiennent l’armée rouge en échec, durant dix années.
En 1989, les Soviétiques quittent l’Afghanistan et la période de guerre qui s’achève est aussitôt suivie d’une guerre civile entre les différentes tribus Pachtounes, Ouzbeks, Turkmènes, Tadjiks, Baloutches, Hazaras…., qui retrouvent ainsi leur équilibre armé traditionnel, situation appréciée par les chefferies locales.
Mais avec l’irruption d’islamistes bosniaques, palestiniens, égyptiens, le retrait soviétique est interprété comme une grande victoire de l’islam contre les valeurs occidentales, ce qui est à l’origine de la création de camps d’entraînement ayant pour support logistique Al Qaïda, mouvance terroriste fondée par Oussama Ben Laden, un riche Saoudien fanatique, lequel a désormais pour cible principale les USA, auxquels il a décidé de faire une guerre sans merci.
En1996, les talibans (étudiants)
prennent le contrôle de la plus grande partie de l’Afghanistan, excepté la région située au nord de Kaboul, fief du commandant Massoud.
Le 11 septembre 2001, plusieurs attentats-suicide d’une gravité sans précédent sont perpétrés sur le sol américain, par des éléments d’Al Qaïda, faisant près de trois mille victimes parmi la population civile américaine.
Une guerre contre le terrorisme...
En riposte, le président George Bush déclare la guerre au terrorisme et lance « Enduring Freedom », opération militaire de grande envergure, contre l’organisation Al Qaïda.
En octobre et novembre 2001, des bombardements très sévères sont effectués par les forces américano-britanniques contre les talibans et leurs camps d’entraînement, qui sont désorganisés ou détruits.
La France, le Canada et l’Allemagne, puis le Japon et les Pays-Bas, apportent leur soutien à cette action contre le terrorisme international.
L’Alliance du Nord (moudjahidin non talibans), opposée à Ben Laden, prend le contrôle de la plus grande partie du pays avec l’aide de la coalition.
Le 12 novembre 2001, Kaboul est libérée. Les talibans s’enfuient, principalement au Pakistan, excepté quelques éléments armés qui se réfugient dans les régions sud-est et nord-est de l’Afghanistan.
Sapeurs du 17e RGP. Déminage de l'aéroport.
Kaboul - Afghanistan - Février 2002 -
Source ECPAD
L’intervention française Dans cette affaire, la France, bien que n’ayant pas été directement frappée par les attentats du 11 septembre, a démontré sa solidarité avec les Américains pour lutter contre le terrorisme international et participer à la sécurité de l’Afghanistan.
Dans le cadre des opérations Héraclès, Pamir et Epidote, elle a d’abord envoyé dans la région, le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle, près de trois mille cinq cents marins, trois frégates, un sous-marin d’attaque et un pétrolier ravitailleur.
Opération Pamir XIV
Le 1/11e Cuir de Carpiagne engagé sur le difficile théâtre afghan.
Photo parue dans la Voix du Combattant de décembre 2007
Les premiers éléments français sont partis à la mi-novembre 2001 et ont été déployés dans la région au début de décembre 2001.
Engin blindé du 1er Spahis en Afghanistan
Les missions aériennes ont commencé vers la mi-décembre 2001.
Des militaires du génie de l’air se sont rendus à Manas, au Kirghizistan afin d’y aménager une base aérienne militaire; ils ont été suivis de moyens aériens, Mirage 2000 D et ravitailleurs en vol C 135 F ; plus de 500 militaires ont ainsi participé à la réduction des nids de résistance terroriste.
Des militaires de l’armée de l’air, de l’armée de terre, de la marine nationale et de la gendarmerie ont été mobilisés.
Marins français en OPEX - 2001-2002 -
Source ECPAD
En ce qui concerne les forces spéciales, le Commandement des Opérations Spéciales (C.O.S.) a été mis à contribution à partir de l’année 2003, et leurs unités d’élite, le 1er RPIMa, le 13e RDP, les commandos marine et ceux de l’armée de l’air combattent les talibans, avec à leurs côtés, les commandos du 11e choc, chargés par la DGSE des coups de main et de la collecte des renseignements.
Ces forces spéciales oeuvrent dans le secret et aucune information précise n’est fournie ni sur leur localisation, ni sur leurs effectifs réels et leurs opérations.
Décembre 2007 - Le capitaine G.P. (c'est le barbu)
en immersion quelque part en Afghanistan.
Collection G.P.
Parallèlement, la France a participé à la formation de l'armée afghane, avec le concours d'instructeurs provenant de diverses unités, notamment de l'infanterie, du génie, de l'artillerie, et poursuit cette action avec la formation d'officiers de l'armée afghane.
Ces actions s'accompagnent d'un processus de démobilisation, désarmement et réinsertion des milices locales.
OPEX 2008 Afghanistan :
Défilé à Kaboul d'une unité de
la nouvelle armée afghane.
Collection JCDA
Il est à espérer que ces actions permettront aux populations civiles, affamées et meurtries durant un quart de siècle par des conflits armés permanents, de trouver enfin la paix, ainsi que l'amorce d'un véritable développement économique.
Patrouille du 4e Chasseurs en Afghanistan
Para du 8e-RPIMa - Afghanistan
Sam 19 Déc - 10:57
