C'est la qu'on se rend compte que les maires comptent pour du beurre et qu'en réalité ce sont les préfets à la botte du gouvernement qui font ce qu'ils veulent C’est curieux, cette manie du gouvernement de provoquer l’exaspération des gens
Un vent de révolte souffle à Saint-Genis-les-Ollières (Rhône).
Un vent de révolte souffle à Saint-Genis-les-Ollières (Rhône). Dans cette commune de 4.800 habitants, le maire divers droite appelle ses administrés à renvoyer leur carte d’électeur et menace de boycotter les élections régionales des 6 et 13 décembre en n’ouvrant pas les bureaux de vote. La raison de sa colère est simple : la préfecture prévoit de construire un village d’insertion de familles roms, après le démantèlement de trois bidonvilles de l’agglomération, sur un terrain situé sur le territoire de la commune.
La population a fait connaître son opposition à ce projet initialement prévu pour 160 personnes, et finalement réduit à une vingtaine de familles. Compte tenu du refus du maire de signer le permis de construire, le préfet s’est substitué à lui. Le maire a formé un recours immédiat devant le tribunal administratif dont la décision ne devrait cependant pas tomber avant de nombreux mois, même s’il a parallèlement introduit une procédure en référé-suspension contre cet arrêté préfectoral.
C’est curieux, cette manie de provoquer l’exaspération des gens. Une manie de plus en plus répandue ces dernières années. La population refuse l’intégration du pays dans une Union européenne envahissante ? On contourne son refus par un vote du Parlement. Les Français ne supportent plus le poids de l’immigration ? On leur impose des centaines de milliers de « réfugiés ». Les citoyens réclament plus de sévérité envers les délinquants ? On vide les prisons. De jour en jour l’exaspération monte, le Français commence par grogner, râler, frauder, tout en se soumettant à l’autorité légitime. Puis, un jour, il se fâche pour de bon. Ce jour approche.
Ainsi un préfet, agent de l’État, soumis aux instructions du gouvernement, décide à la place d’un maire à cause du refus de la population. Ni consultation, ni référendum (cet instrument populiste définitivement rangé au magasin des vieilleries inutiles), ni explications, ni concertation. Un coup de force pour imposer à cette petite commune ce dont elle ne veut pas. Sans doute à grands coups de publications sur papier glacé appelant à l’accueil, à la richesse du multiculturalisme, à l’insertion, aux valeurs de qui vous savez, etc. En bref, le bla-bla habituel.
Face à ces mots, face à ce préfet qui – grâce au ciel ! – n’accueille dans sa résidence de fonction aucun de ces indésirables miséreux, les habitants de Saint-Genis-les-Ollières subiront la dégradation de leurs conditions de vie, la délinquance habituelle, la mendicité, les vols et les innombrables désagréments que connaissent tous ceux à qui les pouvoirs publics imposent la proximité d’une structure d’accueil de ce genre. Demandons à ceux qui voisinent avec les Centres départementaux de l’enfance ce qu’ils en pensent…
Au-delà, c’est à un véritable déni de démocratie qu’on assiste. Le maire est le responsable politique de proximité dont la fonction est plébiscitée par les Français. En dépit du rognage de ses compétences par les intercommunalités – peu représentatives mais dirigées par des technocrates -, il reste l’interlocuteur incontournable de la vie quotidienne. La commune est le premier échelon de la démocratie locale. La mépriser, c’est attenter aux principes les plus élémentaires du gouvernement représentatif. C’est, hélas, une tendance lourde depuis des années. La grande idée des gens qui nous gouvernent, c’est de substituer la technocratie à la démocratie.
Le résultat de cette brillante politique ne saurait se faire attendre : non seulement la France n’a pas totalement perdu ses gènes insurrectionnels, mais encore, à Saint-Genis-les-Ollières, il se pourrait que la liste Front national remporte un succès inattendu. Rendez-vous dimanche soir.
François Teutsch
édité pour faute orthographe