29 décembre 1170 : assassinat de Thomas Becket
L'archevêque Thomas Becket s'était très longtemps lié d'amitié avec Henri II d'Angleterre jusqu'à ce qu'il entre en conflit ouvert avec le roi à propos des droits de l'Eglise Catholique. Cette amitié, transformée en haine réciproque, aboutira à l'assassinat de Thomas Becket le 29 décembre 1170 dans sa propre cathédrale de Cantorbéry, par les partisans d'Henri II. Né à Londres en 1117 de parents Rouennais, Thomas Becket poursuit des études à Cantorbéry puis à Bologne avant d'être remarqué par l'Archevêque de Cantorbéry, Théobald, qui lui confie quelques missions et le présente au roi. Ce dernier, voulant se débarrasser du clergé anglais, le nomme chancelier. Henri II lui confie même l'éducation de son jeune fils. C'est tout naturellement qu'à la mort de Théobald, Thomas Becket estnommé Archevêque de Cantorbéry le 3 juin 1162. À cette époque, Becket change radicalement d'attitude : lui qui aimait les bals et les plaisirs adopte la soutane austère d'un moine et se montre soudain fermé et entêté, désireux de défendre les intérêts de l'Eglise jusqu'au bout et de son pape Alexandre III, notamment au concile de Tours. Le but de Thomas est de renforcer les pouvoirs de l'Eglise catholique en Angleterre : ainsi les membres du clergé ne seraient jugés que par leurs pairs et auraient droit à la propriété indépendante. Le roi dont l'autorité est bafouée, rassemble alors le clergé à Westminster pour demander l'égalité de tous les sujets devant la loi. Becket s'y oppose. Henri II n'a plus qu'une chose à faire : patienter. Un peu plus tard, en 1164, Henri propose les constitutions de Clarendon sur les mêmes thèmes et obtient cette fois l'accord du clergé anglais sauf celui de l'Archevêque de Cantorbéry : désormais, tous les clercs dépendraient de la juridiction royale. Refusant de signer, la guerre est désormais ouverte entre les deux pouvoirs. Henri II convoque alors un grand conseil au motif que Beckett est accusé de contester l'autorité royale. Passant outre cette convocation, l'Archevêque s'adresse directement au Pape et s'exile en France. Dans une lettre adressée au Pape, il dénigre le roi et les Evêques anglais. Il rejoint le Pape à Sens qui refuse de remettre Beckett aux mains des Anglais et de le sanctionner. Louis VII de France accorde également sa protection à l'Archevêque insoumis, affaiblissant ainsi Henri II qui est son vassal, puisque Duc de Normandie. Après deux ans passés à Pontigny, Beckett rejoint Sens et le Pape qui entreprend des manoeuvres de conciliation avec Henri II ce qui déçoit beaucoup Thomas. Ce dernier finit presque par persuader le Pape d'excommunier Henri. Sentant le danger, celui-ci accorde le retour du prélat à Cantorbéry. La paix entre les deux anciens amis semble revenue le 22 juillet 1170 par un accord conclu à Fréteval, dans le Loir-et-Cher. Thomas Becket rentre donc dans sa ville le 5 décembre 1170 mais Henri refuse de lui rendre ses biens qu'il avait confisqués. La tension entre les deux hommes devient telle que quatre chevaliers fidèles au roi prennent l'initiative d'éliminer l'Archevêque, ce qui est fait près de l'autel dans la Cathédrale. Face au scandale provoqué par cet assassinat dans toute l'Europe, Henri II fit pénitence deux ans après et abrogea les Constitutions de Clarendon. Thomas Becket fut considéré comme un martyr et le Pape Alexandre le canonisa en 1173. Pendant très longtemps, Cantorbéry fut un lieu de pèlerinage aussi important que Compostelle. Des auteurs ont retracé cette sombre histoire comme Thomas Eliot dans « Meurtre dans la Cathédrale » ou Jean Anouilh dans « Becket ».
PS. : 29 décembre 1825 mort du grand peintre DAVID
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