extraits du livre du Général D. Roudeillac
" Le 17 mars 1962, nous entendons par la radio, l'annonce du Cessez le Feu. nous ne sommes plus dans le Sud, nous chassons le fell aux environs de l'Arba à 1/2 heurte d'Alger.
Nous avons l'impression d'être mis aux arrêts, maintenir le "3" hors de Sidi-Ferruch, notre base arrière, pouvait se comprendre avant le cessez le feu, nous sommes en attente les 19 et 20.
Les cadres prennent connaissance des consignes suivantes :
Au cas ou des éléments de l'ALN se livreraient à des actions de pillage, saccage,destruction, harcélement, embuscade sur nos forces, nos installations ou sur des biens publics ou privés ; nos forces ne devront riposter que pour assurer leur propre défense et celles de nos installations, tout autre action ne pourra être envisagée que sur réquisition de l'autorité civile ( LAQUELLE ? )Le régiment entame le 21 mars une série de tournées dites de Souveraineté ! à Aïn Bessem, Masquerey, Sidi Aïssa au sud d'Aumale (dans le Titteri) où de graves incidents opposent le MNA (parti de Messali Hadj) et le FLN, le régiment a rétabli l'ordre.
On peut imaginer l'état d'esprit des paras accomplissant cette mission, alors qu'Alger et Oran sont à feu et à sang.......
Le 23 à minuit, le régiment rejoint sa BA à Sidi Ferruch à l'ouest d'Alger (voir carte)
A Alger les gendarmes mobiles font l'objet d'attaques incessantes de l'OAS (ordre de Salan) et réclament de l'aide,
Le régiment redoute de devoir y allerLa violence règne partout, dans les villes et le bled, les foules musulmanes font du zèle vis à vis du FLN, les MARSIENS, (résistants de la dernière heure)
Le décret d'amnistie du 20 mars, libère beaucoup de musulmans incontrôlés, on signale de + en + d'enlèvements de familles d'européens, de harkis, de soldats français que les autorités de Rocher Noir (où sont implantés les services de l'Etat) ne contrent que mollement.
Les Pieds Noirs commencent à quitter le pays, les ports sont encombrés les aéroports bloqués......
Les policiers locaux réagissent en Pn et PARIS émet des doutes sur la fidélité de certains escadrons de CRS (les Pn gardes mobiles ont déjà été mutés en métropole) Barbouzes et officines mènent leur combat douteux contre l'OAS.......
rappel : ce régiment est la seule unité para restée en Algérie jusqu'à l'indépendance....