15 décembre 1941 : exécution de 75 otages au Mont Valérien
L'année précédente, Hitler avait fait fusiller un ingénieur, Jacques Bonsergent, pour s'être battu avec des soldats allemands la nuit à Paris. En fait, tout Paris avait été couvert d'affiches pour « menacer » implicitement, tout individu qui s'en prendrait aux Allemands. Il s'agissait pour Hitler, de lancer un message d'avertissement au maréchal Pétain qui avait limogé Pierre Laval, un fidèle collaborateur du régime nazi. Pétain avait aussi refusé d'assister au retour des cendres de l'Aiglon aux Invalides, manifestation voulue par Hitler. Jacques Bonsergent représentait donc la première prise d'otage des Allemands. Jusqu'en été 1941, ce n'était qu'un cas isolé mais une « politique des otages » des Allemands fut mise en place pour lutter contre la résistance. En effet, les premières exécutions d'otages intervinrent le 22 juin1941 après la déclaration de guerre entre l'Allemagne et l'URSS, les communistes français entrant alors en résistance. Ainsi, en réponse à l'assassinat d'un militaire allemand en août 1941 par un militant communiste, Hitler fit exécuter des dizaines d'otages pris au hasard dans les prisons. Le 28 septembre 1941 fut également publié le « code des otages » qui fixait les représailles contre les attentats. La résistance s'intensifia en France et se radicalisa. La France va se déchirer entre les résistants d'un côté et les collaborateurs de l'autre, usant de délations anonymes à la police ou à la Gestapo. Le 22 octobre 1941, 27 détenus communistes, dont Guy Môquet, furent ainsi exécutés à Châteaubriant en Bretagne. De même, le 15 décembre 1941, 75 otages juifs ou communistes furent fusillés au mont Valérien, à l'ouest de Paris. D'autres seront exécutés en province. Parmi ces otages se trouvait Gabriel Péri, 39 ans, député communiste et journaliste au journal « L'Humanité » qui avait tiré la sonnette d'alarme très tôt lors de la montée du nazisme. Cependant, Staline avait conclu un pacte de non-agression avec Hitler en août 1939 et de fait, le parti communiste français avait été interdit lors de la déclaration de guerre de la France à l'Allemagne. Maurice Thorez s'était alors réfugié à Moscou et ce fut Jacques Duclos qui va dirigea le parti communiste devenu clandestin. Après l'entrée des Allemands en France en juin 1940, « l'Humanité » put reparaître mais Gabriel Péri protesta contre cette « collusion » avec les Allemands. Dénoncé, il fut emprisonné le 18 mai 1941 par la police française. Par la suite, le pacte de non-agression contre l'URSS étant rompu, les Communistes entrèrent en résistance donnant ainsi raison à Gabriel Péri. C'est donc le 15 décembre 1941, après avoir été livré par le ministre de l'Intérieur du gouvernement de Vichy, Pierre Pucheau, que Gabriel Péri fut fusillé avec 74 autres de ses camarades. En plusieurs mois, environ 1 000 otages furent exécutés pour des attentats commis contre les nazis. Finalement, les Allemands cessèrent cette politique d'exécutions massives l'année suivante car elle ne faisait que pousser à la résistance de plus en plus active. Ils recommenceront plus tard, notamment le 2 octobre 1943 à Romainville et surtout dans les derniers mois de la guerre. Aujourd'hui, le mont Valérien à l'ouest de Paris, abrite le Mémorial de la France Combattante, en souvenir de tous les résistants, communistes ou non, exécutés lors de la Seconde Guerre mondiale.
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